[Tribune] Radhi Meddeb commente le dernier communiqué de la BCT sur le budget de l’Etat‎
Le communiquĂ© du Conseil d’administration de la Banque centrale vient de tomber. Clair, net et prĂ©cis. Les besoins de financement du budget de l’Etat sont excessifs. Ils vont largement au-delĂ de l’ef…
![[Tribune] Radhi Meddeb commente le dernier communiqué de la BCT sur le budget de l’Etat](https://cdn.tn24.tn/news/images/no-image.jpg)
Le communiqué du Conseil d’administration de la Banque centrale vient de tomber. Clair, net et précis.
Les besoins de financement du budget de l’Etat sont excessifs. Ils vont largement au-delà de l’effet Covid-19. Estimés à 21 milliards de dinars pour solder l’année 2020, il en manque 11 pour les seuls deux derniers mois. Du jamais vu. Et ça ne s’arrête pas là , puisque les besoins pour 2021 seraient, à la date d’aujourd’hui et en attendant qu’ils soient éventuellement revus à la hausse pour intégrer tout ce qui n’est pas comptabilisé, de 19 milliards de dinars.
Le plus grave dans tout cela est que ces sommes colossales sont destinées à couvrir surtout des dépenses de fonctionnement et essentiellement trois postes: salaires, service de la dette et dépenses de compensation. Les dépenses à caractère de développement sont devenues la variable d’ajustement. Dans le budget 2021: sur 53 milliards de dinars de total du budget, ces dernières (dépenses à caractère de développement) ne représenteraient que moins de 7 milliards, la portion congrue.
Face à une telle situation, le Conseil d’administration de la BCT sort le grand jeu. Il rappelle au gouvernement les fondamentaux:
– le recours au financement intĂ©rieur pour boucler ces besoins exercerait une pression insoutenable sur le système financier,
– le recours au marchĂ© international serait coĂ»teux et incertain,
– l’injection de tels montants par la BCT mettrait en cause les grands Ă©quilibres macroĂ©conomiques du pays, la stabilitĂ© des prix et la tenue du dinar,
– le financement d’un tel niveau du dĂ©ficit budgĂ©taire par recours au marchĂ© intĂ©rieur exercerait un effet d’éviction inacceptable sur le reste de l’économie.
Last but not least: la loi définit la mission de la BCT: celle-ci n’a pas vocation à financer l’Etat sans limites. Son rôle est de veiller à la stabilité des prix et aux équilibres monétaires.
CQFD