Cette BD raconte l'histoire de Jean, un enseignant "en or" qui s'est suicidé‎
SoupçonnĂ© de violence sur l'un de ses Ă©lèves, Jean Willot s'est pendu dans la forĂŞt de Montmorency. Il avait 57 ans. "C'Ă©tait un homme bon. Un…

SoupçonnĂ© de violence sur l'un de ses Ă©lèves, Jean Willot s'est pendu dans la forĂŞt de Montmorency. Il avait 57 ans. "C'Ă©tait un homme bon. Un bon professeur, respectable, poli, attentionnĂ©. Chaque jour, il Ă©tait l'un des seuls Ă traverser la route pour venir nous saluer, il avait toujours un petit mot gentil pour nous, pour nos enfants. On le connaissait depuis toujours", confie la mère d'un Ă©lève de l'Ă©cole Flammarion Ă Â Eaubonne dans le Val-d'Oise, sur le site du Parisien. L'Ă©motion reste vive une dizaine de jours après le suicide de Jean Willot, un enseignant apprĂ©ciĂ© de tous. © Facebook.
Le 12 mars dernier, il a demandĂ© Ă un Ă©lève de sa classe en CP de ne pas rester assis sur les marches d'un escalier. L'enfant de six ans aurait refusĂ© et le prof l'aurait attrapĂ© par le bras pour le relever. Le lendemain, la mère de l'enfant a portĂ© plainte pour "violences aggravĂ©es". C'est en dĂ©couvrant cette plainte que Jean a dĂ©cidĂ© de mettre fin Ă ses jours. L'homme de 57 ans s'est pendu le 15 mars dans la forĂŞt de Montmorency, en laissant une lettre Ă ses proches.Â
Cette histoire a bouleversé Christophe Tardieux, qui est lui-même professeur des écoles en Seine-Saint-Denis. Interrogé par le Huffington Post, il explique pourquoi il a voulu la raconter sous forme de BD. "J'ai d'abord voulu informer sur ce qu'il s'est passé et sur le silence de la hiérarchie. Il faut refuser cet oubli. Puis, comme lorsque je suis touché par quelque chose, je ressens le besoin de m'exprimer pour calmer mes émotions. Même si ça ne soigne pas tout, ça m'aide." Il ne s'attendait pas à un tel succès sur Facebook. "Passé le saisissement, j'ai compris: derrière ces réactions multiples et spontanées couvent le malaise, le mal-être et la souffrance de tout un corps enseignant pris dans la tourmente d'une société qui va bien mal."